Les trains de papet Pierre
Souvenirs d'enfance (Guy)
 
Les trains de Guy, « petit » frère de Claude et « grand » frère de Pierre.
  
 Comme beaucoup de jeunes garçons, j’ai possédé des trains électriques qui se sont constitués progressivement, à la faveur de Noëls successifs, car nos parents n’étaient pas fortunés et nous étions cinq enfants.
  
 Vers neuf ans, j’ai découvert un circuit ovale et j’ai reçu aussi mes deux premiers wagons de voyageurs que je faisais tourner à la main, en m’asseyant au centre, faute de posséder alors une locomotive. Il me fallut attendre l’année suivante pour avoir un « vrai » train grâce à l’acquisition d’une superbe motrice BB verte qui eut le mérite de tracter tout mon matériel roulant par la suite !
  
 Mon train de voyageurs s’est enrichi après de deux autres wagons et il est, depuis lors, resté mon favori. Le train de marchandises, quant à lui, a été constitué un peu plus tard à l’aide d’un lourd wagon de transport de bois, hérité de la famille, qui ne pouvait se placer que derrière la tractrice, faute de quoi il renversait les autres wagons, tous beaucoup plus légers que lui ! Vinrent s’ajouter un wagon double citerne, un wagon bâché « Saint Frères » et d’autres encore, hérités de la famille, dont un wagon « lanterne rouge ». Ma BB faisait merveille, ne rechignant jamais.
  
 Je suis enfin entré en possession d’aiguillages. Je compris bien vite que leur intérêt n’était pas de modifier le circuit tant il est vrai qu’il m’aurait fallu beaucoup plus de rails, avec des courbes adaptées parfois, et surtout, beaucoup plus de place. Ma satisfaction résidait dans la création de voies de garage assez longues pour que l’ensemble du matériel puisse y tenir. Ainsi je pouvais manœuvrer à loisir pour changer le train à faire circuler tout en en changeant la constitution à ma guise.
  
 Aujourd’hui, je vois évoluer les circuits de mes deux frères avec, entre autres, l’intégralité du matériel qui fit et fait encore notre ravissement puisqu’ils ont su le restaurer. Moi qui ne suis pas bricoleur comme ils le sont tous les deux, je retrouve avec bonheur, chez eux, nos souvenirs d’enfants.